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: Le Souffle des Brumes
Dans un village reculé, perdu entre les collines embrumées du Nord, vivait une jeune femme nommée Érine. Chaque matin, les brumes descendaient des hauteurs comme un voile vivant, enveloppant les toits de chaume, les forêts sombres et les chemins de pierre. Le village, appelé Valcroix, semblait suspendu hors du temps, comme protégé ou emprisonné par ces nappes épaisses.
Érine était différente. Depuis l’enfance, elle ressentait la brume. Ce n’était pas seulement un phénomène de l’air, pour elle : c’était un être, ou plutôt une voix, presque inaudible, qui l’appelait parfois à l’aube. Elle avait appris à se taire, à ne pas parler de ce lien invisible. On disait déjà que sa mère, morte jeune, avait été “trop étrange pour ce monde”. Le père d’Érine, un homme rude et silencieux, ne parlait jamais de cette femme à la peau pâle comme la lune.
Un jour d’hiver, alors que la brume s’épaississait au point d’effacer les maisons voisines, Érine entendit la voix plus fort que jamais. Elle venait du cœur de la forêt, là où les anciens disaient que le monde devenait “flou”, où les frontières entre réalité et songe se brisaient.
Contre toute prudence, Érine s’enfonça dans les bois. La neige couvrait le sol d’un silence immaculé. Seuls ses pas troublaient le calme, et la voix, douce mais insistante, la guidait :
“Tu portes en toi la clé… Ouvre les Brumes.”
Elle marcha longtemps, jusqu’à atteindre une clairière qu’elle n’avait jamais vue. En son centre se dressait un cercle de pierres anciennes, couvertes de mousse et de runes oubliées. L’air y vibrait comme sous un orage invisible.
Elle s’approcha, posa la main sur une des pierres, et soudain, le monde chavira.
Elle se retrouva ailleurs.
Non pas morte. Mais dans un autre Valcroix. Le même village, les mêmes collines… mais baigné d’une lumière dorée, sans brume, sans hiver. Les gens étaient les mêmes, mais ils la regardaient comme si elle revenait d’un très long voyage.
Un vieillard s’approcha — son père, plus jeune, plus doux — et lui dit :
“Tu es la Fille du Voile. La Brume était notre exil. Toi seule pouvais franchir le passage.”
Dans ce monde parallèle, Érine comprit : le Valcroix brumeux éta
2025-06-22 18:44:01